Addictions, scarifications et espoir : comment accompagner les jeunes à se relever

Depuis plus de 15 ans, j’ai le privilège d’accompagner des adolescents en difficulté.

Chaque histoire que j’ai entendue, chaque regard rempli de souffrance, m’a appris une chose essentielle : derrière les addictions, derrière les scarifications, il y a toujours un jeune qui cherche désespérément à s’en sortir.

Ces jeunes ne se résument pas à leurs gestes ou à leurs erreurs. Ils sont souvent perdus, en quête d’un refuge, d’un sens, et surtout, d’une oreille attentive.

Pourquoi certains jeunes se scarifient-ils ?

Quand un adolescent se scarifie, il ne le fait pas par caprice ou pour attirer l’attention. Ce geste cache une douleur bien plus profonde :

   •   Exprimer ce qu’ils ne peuvent pas dire : les mots sont parfois insuffisants pour décrire ce qu’ils ressentent.

La douleur physique devient alors une façon de “crier” leur souffrance.

   •   Reprendre le contrôle : quand tout leur semble hors de portée – leurs émotions, leur environnement, leurs relations – la scarification leur donne l’impression de maîtriser au moins quelque chose.

   •   Chercher un apaisement : paradoxalement, la douleur physique peut temporairement calmer une douleur intérieure insoutenable.

J’ai vu ces comportements de près. Certains jeunes que j’ai accompagnés me confiaient qu’ils ne voulaient pas forcément mourir, mais qu’ils voulaient arrêter d’avoir mal, même si ce n’était qu’un court instant.

Quand faut-il agir ?

Les scarifications ou addictions ne doivent jamais être ignorées. Voici ce qui doit vous alerter :

   •   Des blessures répétées, souvent dissimulées sous des manches longues ou des vêtements épais.

   •   Un repli sur soi, des absences émotionnelles, ou des explosions de colère ou de tristesse.

   •   Un recours croissant à des substances comme l’alcool ou les drogues.

   •   Des phrases inquiétantes telles que « je ne me sens plus à ma place » ou « à quoi ça sert de continuer ? ».

Il ne faut pas attendre pour intervenir, car ces jeunes sont dans une forme de détresse silencieuse.

Comment leur venir en aide ?

1. Écouter vraiment

Les jeunes ressentent tout : nos jugements, nos inquiétudes, nos impatiences.

Ce qu’ils ont besoin d’entendre, c’est : « je suis là, je t’écoute. » Prenez le temps, même si leurs mots sont difficiles à entendre.

2. Leur offrir un espace sûr

Les reproches ou les leçons risquent de les fermer encore plus.

En revanche, un espace où ils se sentent respectés et compris peut être le point de départ pour qu’ils s’ouvrent.

3. Encourager une aide professionnelle

Certains blocages nécessitent un accompagnement spécialisé.

Les psychologues, éducateurs, ou thérapeutes peuvent les aider à mettre des mots sur ce qu’ils traversent.

4. Leur redonner confiance

Ces jeunes ont souvent une estime d’eux-mêmes proche de zéro.

J’ai vu des regards s’éclairer simplement parce qu’on leur rappelait leurs forces, leurs talents, et tout ce qu’ils pouvaient accomplir.

5. Remplacer les gestes à risque par des alternatives

L’écriture, le dessin, le sport, ou même des activités comme la méditation ou l’art-thérapie peuvent devenir des exutoires sains.

Trouver ce qui leur parle, ce qui les apaise, est souvent une clé.

Une lumière dans la tempête

Ces jeunes que j’accompagne m’ont appris que rien n’est jamais figé.

Avec un peu d’espoir, d’écoute et de patience, ils peuvent transformer leur douleur en une incroyable force de vie.

Chaque progrès, aussi petit soit-il, est une victoire.

Alors, si vous connaissez un adolescent en difficulté, dites-lui qu’il n’est pas seul.

Parlez-lui. Tendez-lui la main. Ensemble, nous pouvons leur montrer qu’il existe une autre voie, plus douce et plus lumineuse.

Et moi, je suis là, passionnée par cette mission, prête à écouter, à guider et à accompagner.

 

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