Nos enfants face aux écrans : comprendre et agir avant qu’il ne soit trop tard

Il y a quelques années, on pensait encore que la télévision était la grande menace.

Aujourd’hui, ce sont les téléphones – ces petits rectangles lumineux qui ont tout envahi. Y compris la vie de nos enfants.

Une dépendance invisible… mais bien réelle

Ce n’est pas juste une “mauvaise habitude”.

L’addiction au téléphone chez les enfants et les adolescents prend des proportions alarmantes.

Selon les dernières études, un enfant de 12 ans passe en moyenne plus de 4 heures par jour sur un écran personnel, et certains montrent déjà des signes clairs de dépendance comportementale : irritabilité, anxiété en cas de confiscation, perte de sommeil, isolement social.

Et nous, adultes, que voyons-nous ?

Des enfants absorbés. Des repas sans conversation. Des regards fuyants. Des soirées entières à scroller, les épaules courbées, le monde à portée de pouces… et pourtant si loin du moment présent.

Ce qu’il se passe vraiment dans leur cerveau

Le téléphone stimule en permanence le système de récompense. Une notification ? Un shoot de dopamine. Un “like” ? Une microdose de valorisation.

Ce mécanisme, puissant et répétitif, fragilise l’estime de soi et crée une attente constante : être vu, validé, diverti.

Le problème, c’est que le cerveau d’un enfant ou d’un ado n’est pas prêt pour cette avalanche de sollicitations.

Il est en pleine construction. Et comme pour toute addiction, plus on commence tôt, plus l’empreinte est profonde.

Certains enfants deviennent nerveux, voire agressifs, quand on coupe leur accès au téléphone. D’autres s’enferment, perdent goût aux activités qu’ils aimaient avant.

Beaucoup se comparent en permanence à ce qu’ils voient en ligne, avec cette impression d’être “moins bien” que les autres.

Résultat : une estime de soi qui s’érode. Et parfois, un repli silencieux.

Ce que l’on peut faire, concrètement

Pas besoin d’être parfait pour agir. Il ne s’agit pas de diaboliser les écrans, mais de reprendre les rênes en conscience, avec des repères simples, humains et fermes à la fois :

1. Poser un cadre clair et incarné
Pas de téléphone dans la chambre. Éteint pendant les repas. Pas d’écran le matin avant l’école.
Cela ne suffira peut-être pas à tout changer. Mais cela pose un socle, un espace où l’enfant peut respirer autrement.
2. Parler avec eux, pas contre eux
L’ennemi n’est pas l’enfant, mais le système de dépendance dans lequel il est pris.
Ouvrir le dialogue, sans jugement. Leur expliquer ce qui se passe dans leur cerveau. Nommer ce qu’ils ressentent, ce qu’ils fuient, ce qu’ils cherchent.
3. Leur proposer du vivant
Le meilleur antidote à l’écran, c’est la vie.
Un atelier créatif, une sortie nature, une partie de foot, une séance de cuisine ou une soirée sans wifi où on refait le monde. Ce n’est pas toujours facile à lancer, mais souvent… ça marche.
4. Etre exemplaire ou au moins cohérent
Si nous-mêmes passons nos soirées sur Instagram ou Netflix, difficile de demander à un ado de faire autrement.
Inutile de tout bannir, mais on peut montrer que l’on sait aussi décrocher. Éteindre. Se reconnecter au présent.

Pour conclure : créer un lien plus fort que l’écran

L’addiction des enfants au téléphone est un appel au lien. Un besoin de se sentir vivant, aimé, reconnu.

Et nous, adultes, avons ce pouvoir-là. Pas en surprotégeant. Pas en hurlant. Mais en tendant la main. En ramenant du vivant, du vrai, du contact. Un regard, une présence, une écoute.

Ce n’est pas un combat contre eux. C’est un chemin avec eux

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